Roman dystopique de révolte lycéenne
Paru le 17 janvier 2018 aux éditions La Liseuse.
Résumé
Le lycée Jacques Chirac est un lycée d’un nouveau genre. Semi-privatisé, la sécurité y est assuré par des vigiles et des caméras de surveillance. À sa tête se trouve Charles Friton, un ancien gendarme. La réussite de son bilan permettra au gouvernement de généraliser ce type d’établissement sur le territoire. C’était sans compter sur Xavier, un élève turbulent de terminale, qui, après un manquement de trop au règlement intérieur, va se voir infliger la sanction ultime à la disposition du proviseur : l’interdiction de passer le bac. Bien décider à se venger, Xavier va s’inspirer de la mobilisation étudiante qui a lieu dans sa ville pour bloquer son lycée.
Sans le savoir, son initiative va provoquer des remous jusque dans les plus hautes instances de l’État qui vont tout faire pour court-circuiter le mouvement qu’il a créé. S’ensuivra une lutte de pouvoir entre le gouvernement d’un côté, et les étudiants et lycéens mobilisés de l’autre.
En parallèle, nous suivons le cheminement de David, un ado réservé et taciturne qui, confronté à un échec amoureux, va voir son immobilisme et sa passivité remise en cause par les événements exceptionnels qui se déroulent autour de lui.
Influences
Si je devais résumer le roman avec une formule marketing bancale, je le décrirais comme un mélange d’American Pie avec un épisode de The Wire. Il est question d’amitié, de rivalités lycéennes, de relations sentimentales au sein d’une intrigue portant sur un mouvement social et ses implications politiques et médiatiques.
Au niveau de mes influences, on peut signaler :
– 1984 pour l’ambiance totalitaire et la surveillance généralisée
– Les teen-movies, pour les intrigues de clans au lycée et les histoires sentimentales d’adolescents
– Les séries HBO (The Wire, Six Feet Under, The Sopranos…) pour le côté réaliste et la volonté d’explorer des sujets complexes.
J’ai moi-même bloqué mon lycée et ma fac lors de mouvements contre le CPE et la LRU.
Histoire du projet
Comme beaucoup d’autres adolescents, j’ai vécu le lycée comme un mélange d’anxiété sociale et de routine plombante, mais lorsque certaines personnes prirent l’initiative de le bloquer lors de la mobilisation contre le CPE en 2006, ce fut la libération. C’est la première fois que je sortais hors du cadre imposé et que je vivais quelque chose de radicalement différent. J’ai été tellement marqué par l’effervescence, l’intensité et la richesse sociale de l’expérience que je devais la raconter sous une forme longue.
Maintes fois retardé à cause de mes études, puis de mon travail, j’ai finalement eu le temps d’écrire après avoir quitté mon emploi. Avec le recul que j’avais maintenant sur cette période, il n’était pas question de faire une autobiographie. Pour toucher à des thèmes un peu plus généraux que ma petite expérience personnelle, je préférais créer des personnages et inventer une histoire où je pourrais parler d’aliénation, de propagande, d’opportunisme politique, tout en réfléchissant sur les sentiments et les relations qui nous animent à cet âge-là. Le plus gros du travail a été l’écriture du roman lui-même, et j’ai ensuite tenté de le publier par la voie classique des maisons d’édition.
Envoyer un premier roman à des éditeurs, c’est un peu comme jeter une bouteille à la mer : les chances de se faire publier sont infimes. Sur les 18 envois que j’ai faits, 9 m’ont répondu négativement, mais quand je ne recevais pas une lettre type, il louait ses qualités mais ne pouvait pas le publier car il ne rentrait pas dans une de leur ligne éditoriale, par exemple :
bons et fréquents dialogues, finesse de compréhension des rapports adolescents, des influences, des changements, et une mise en scène de la révolte tout à fait pertinente.
— Tibo Bérard, éditeur aux Éditions Sarbacane
J’attends toujours les 9 autres réponses, mais je ne compte pas faire cela éternellement. L’édition classique a besoin d’un retour sur investissement, et pour cela les romans doivent rentrer dans des cases garanties de toucher un large public (fantasy, SF, romance, etc.) Comme ce n’est pas le cas pour mon roman, où j’ai pioché dans différents genres, j’ai préfèré prendre les choses en main en le publiant moi-même.
Article paru dans Centre Presse du 11 novembre 2015 :